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Univers des maisons de Prod ; HEAD LINES MUSIC

Univers des maisons de Prod ; HEAD LINES MUSIC

L’état des lieux du domaine de la production au Benin fait montre très restreint de maisons de productions parmi lesquelles nous saluons HEAD Lines Music d’Éric le Bolo. Nous nous sommes rapprochés de lui, pour  histoire d’en savoir plus sur lui et ce métier qui semble être peu connu du grand public.

 

 

Bonsoir Éric, merci de nous recevoir ce soir dans vos locaux. HEAD Lines Music, c’est quoi en réalité ?

HEAD Lines Music est un label indépendant de production de la musique urbaine béninoise. C’est un label qui existe depuis près de trois ans et qui a déjà promu pas mal de talents autrefois inconnus du public.

 

Quand on parle de production, qu’est-ce qu’il faut retenir ?

La production consiste essentiellement à financer les projets d’un artiste. Il faut détecter un artiste en qui vous sentez un énorme potentiel, l’aider à disposer de bons singles, de clips vidéos de très bonne qualité et assurer aussi la promotion de ces œuvres.  

 

Comment se présente la production au Benin, selon vous ?

La production au Bénin est presque inexistante. Et là, je parle de la «vraie production » où il faut vraiment sortir de l’argent pour un artiste. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de producteurs. Il en a mais on peut les compter au bout des doigts : à peine cinq dans la musique urbaine. A cause de la piraterie et des téléchargements gratuits, on ne sait comment rentabiliser dans la production en dehors des spectacles. Encore que là, au Bénin les promoteurs ne proposent pas un cachet raisonnable. Du coup, bon nombre de collègues producteurs ont fini par se lasser de ce métier car il n’y pas un retour considérable sur investissement. Et c’est bien dommage pour la musique urbaine béninoise.

 

Dites-nous, comment les productions se passent elles chez vous ?

Rire…Chez moi, tout est une question de sensibilité et de vision. Il est vrai que je reçois assez de morceaux, de clips vidéo, de biographie, etc… Mais généralement, je fonctionne sur des coups de cœur. Si une chanson m’intéresse, j’essaie d’abord de mieux découvrir l’artiste sur d’autres singles pour juger son talent.Si j’arrive à avoir une vision de développement qui peut m’amener loin, au-delà du pays surtout, je me rapproche de l’artiste et je lui propose un plan de carrière, histoire de mieux le positionner. Si un artiste fait dans du communautaire et ne développe pas quelque chose de particulier que je pourrai vendre au public (béninois comme international), je passe tranquillement mon chemin. Je peux lui donner des conseils pour s’améliorer, et ça s’arrête là. 

 

Ca va faire combien d’années dans le domaine de la production et quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Pratiquement quinze ans que je côtoie dans la production mais pas forcement en tant que producteur exécutif au début mais beaucoup comme un homme de l’ombre. Beaucoup me connaissent de nom souvent à travers mes actes  mais pas de vue. La discrétion est de mise chez moi. Parfois je prends de recul ou carrément je raccroche. Mais tellement la passion domine que je m’y remets. 

Rire ! Les difficultés, hum. Déjà le non retour sur investissement pose toujours problème et fait que je suis parfois réticent. Ensuite il y a un gène dans l’ADN de nos artistes au Bénin, sinon presque tous les artistes d’ici. L’ingratitude et la non reconnaissance de l’effort fourni sur eux. Et c’est cet état des choses qui fait que pour la plus part de nos artistes ici au bled ils ne passent pas assez de temps dans un même label. Ils se prostituent de label en label et ça joue sur leur plan carrière.  Mais j’ai compris très tôt que lorsqu’un artiste ne partage pas la même vision de développement que son producteur il ne sert à rien de rester en semble.

 

Comment se passent les relations Éric le bolo et ses artistes ?

Elles sont cordiales. Avec les artistes que je suis actuellement, tout va à merveille. Et on prie que ça soit le cas jusqu’à la fin des contrats même pour le renouvellement.

 

Avez-vous d’autres activités parallèles à la production ?

Bien sûr ! Je suis un ingénieur informatique de formation. Je suis entrepreneur, enseignant dans des universités, consultant international pour plusieurs firmes de la sous-région, fondateur du cabinet d’ingénierie informatique et de communication digitale HEAD Lines Group dont HEAD Lines Music n’est qu’une filiale.

 

Que faut-il pour être un bon producteur ?

Je ne sais pas si cette question mérite d’être répondue parce qu’il n’y a pas de réponse standard. Mais je sais juste qu’en premier lieu il faut l’argent et les bonnes relations. Ensuite avoir de bonnes stratégies tout en gardant un œil sur la direction artistique de vos artistes. On s’en sort par la suite !

 

Avez-vous des projets, des productions à venir ou même présentes sous votre couverture ?

Actuellement, je m’attèle à pousser très loin les artistes que je produis . Il y a WP BaBaJèJè que j’ai signé il y a deux mois en qui je mets tout espoir, le jeune LEK qui a été pour moi la grosse découverte de ce début d’année . Je ne pense pas que je prendrai encore d’autres artistes, en tout cas pas pour le moment.

 

Un mot à l’endroit de nos amis lecteurs.

Je leur passe mes salutations les plus distinguées. Je découvre la plateforme à travers cette interview et j’espère qu’ils prendront plaisir à suivre les actualités du site. Toutes façons, moi je suis déjà collé et cimenté à la plateforme.

Votre mot de fin.

Merci à vous pour cet échange et je vous encourage à ne jamais baisser les bras pour la réussite de votre projet. L’idée d’avoir une plateforme est belle et c’est de ça la musique urbaine a entre autres besoins. Ne lâchez donc rien. Je vous en remercie !

Interview réalisé par : Basta l'enfwoiré

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date_range 03-09-2017


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